Ryûshin Shôchi Ryu

Style d'escrime au sabre ( Kenjutsu ) en usage chez les samuraï du clan Shimazu ( province de Satsuma ) jusqu'à la fin du XVIème siècle, dont les bases remontent au Nen Ryu.

Son fondateur fut Togo Bizen No Kami Shigekura, qui en avait ramené les bases d'un voyage à Kyoto. On sait qu'il étudia auprès d'un moine du nom de Zenkichi, lui même guerrier avant sa conversion à l'église. Ce dernier finit par imposer le style de combat au clan. Le jigen ryu ( nom d 'origine) remplaça en effet le Taïsha Ryu accusé d'inefficacité après la sanglante défaite des samuraï des Shimazu sur les rives du Sendaï en 1587. En 1604, le nouveau Daymo Shomazu Ichira, ordonna un Taryu Jiaï pour départager les deux styles,à l'issu duquel, Togo lui même triompha, imposant le Jigen Ryu comme nouveau style officiel des Shimazu.

Le Jigen Ryu eût très vite une réputation d'invincibilité. Sa redoutable efficacité reposait sur une préparation physique et mentale exceptionnelle et intense. Les techniques de frappe au sabre n'étaient étudiées que pour l'attaque, le but étant de ne porter qu'un coup unique ( Ikkea hissatsu) mais, avec une force terrible (Onyou _ no-ken) en couvrant rapidement la distance séparant de l'adversaire.

La frappe était appuyée d'un Kiaï et synchronisée avec la respiration ( Kokyu ). On s'en dégageait rapidement pour faire face à un nouvel adversaire. L'agressivité du Jigen Ryu se traduisait aussi par des bokens d'entrainement dont la courbure était quasiment inexistante, et dont la poignée ( Tsuka ) était plus longue, permettant de transférer un maximum de puissance dans un coup.

Le Jigen Ryu avait cependant un support philosophique très fort, qui insistait notamment sur le fait qu'il ne fallait pas obligatoirement et systématiquement tirer le sabre pour résoudre un conflit: développement des notions de Katsujin-Ken et Satsujin-Ken. Ce style très physique et mentalement très engagé, exigeant un code de conduite rigoureux compta parmi le plus efficace de l'art du sabre. Il fut celui avec lequel les guerriers de Saigo Takamori (1827 - 1877 ) tinrent un bon moment en échec la toute nouvelle armée japonaise mise sur pied par l'empereur Meiji, pourtant équipée d'armes à feu modernes, lors de la grande révolte des samuraï de Satsuma en 1877 ( Satsuma no ran).

Longtemps non enseigné en Europe, ce style réapparait de nos jours sous une forme plus épurée sous le nom de Ryûshin Shôchi. La fédération Européenne de iaïdo s'y intéresse. Cette dernière a invité YAHAGI Kunikazu soké de l'école pour des stages.

 

 

 

 

 

 

 

 

L'école devenant plus ouverte aux cultures européenne YAHAGI Senseï fait évoluer cette dernière.

Cinq séries de katas sont proposées, du débutant à celui qui en maitrise les principes.

La pratique du boken révèle aussi quelques surprises.

Une école complète pour un enseignement complet.

Il est évident que la maitrise de cette école demandera un certain temps aux débutants, les initiés de Muso Shinden Ryu auront un temps d'adaptation moins contraignant, mais rien n'est acquis.